Les neurosciences, quel apport en thérapie ?

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Parlons du système nerveux et de son fonctionnement !

Notre système nerveux est comme un vaste réseau informatique. Des milliards de messages circulent en permanence pour favoriser le sommeil, la motivation ou la bonne humeur. Les désordres surviennent quand les connexions s’encrassent ou que les messages sont trop ou pas assez nombreux.

Dans notre système nerveux, cerveau compris, ces messages sont appelés neurotransmetteurs. Ils accélèrent ou ralentissent le rythme cardiaque, induisent la détente, le bien-être ou la mémorisation. Ce sont eux aussi qui mènent la danse de nos émotions et de nos pensées. L’âge, le stress et les carences nutritionnelles peuvent entraver ces médiateurs d’information.

C’est le cerveau qui donne les ordres au corps d’agir et si le cerveau ne traite pas les informations correctement, nous ne fonctionnons pas de façon appropriée.

Il est composé de différentes parties :

Le cerveau reptilien

Le cerveau reptilien, également appelé cerveau primitif ou archaïque, est responsable de notre survie.

Il  est composé des noyaux gris centraux et contrôle nos fonctions involontaires et fondamentales de l’organisme : le battement de notre cœur, le fonctionnement de nos organes et notre respiration, l’équilibre, la régulation de la température corporelle l’alimentation, la reproduction, l’instinct de survie (comportement d’agressivité ou de fuite face à un danger), pulsions…

Il est responsable de notre survie; pour nos réponses de fuite, de combat ou de gel, pour les comportements sexuels, la colère en réponse au danger, et surtout – la peur. Les actions et les émotions qui naissent du cerveau reptilien le font automatiquement, sans que nous ayons à y penser.

Le cerveau limbique

Ses principaux composants sont l’hippocampe, l’amygdale et l’hypothalamus. Il enregistre des souvenirs de comportements associés à des expériences agréables et désagréables et est responsable de la plupart de nos émotions. Il contrôle une grande partie de notre comportement, qui est plus ou moins inconscient. Cette partie du cerveau est spécialisée dans la mémorisation à long terme, l’émotion et la coordination du mouvement.

Le cerveau cognitif ou néocortex

La partie du cerveau la plus élevée du point de vue cognitif. Cette section du cerveau abrite nos capacités de raisonnement, notre imagination, notre créativité et nos compétences pour résoudre des problèmes. Il est le «surveillant» du reste du cerveau et peut tempérer les réponses des cerveaux reptiliens et limbiques. Il analyse toutes ces informations, les traite avec logique et soumet ses recommandations aux 2 autres cerveaux.

Le néocortex est donc divisé en deux hémisphères réunis en leur centre par le corps calleux permettant la communication entre eux.

Les hémisphères : Chaque hémisphère a sa propre spécialisation fonctionnelle, mais ils travaillent généralement en tandem pour nous permettre de penser, de ressentir et d’agir.

→ L’hémisphère gauche :  Le Siège de la Logique et de la Langue. Il est souvent associé à des fonctions analytiques et logiques. Voici quelques-unes de ses caractéristiques principales et de ses rôles :

Langage : L’une des fonctions les plus importantes de l’hémisphère gauche est le traitement du langage. La plupart des individus sont soit gauchers, soit droitiers du langage, ce qui signifie que l’une de leurs deux hémisphères est dominante pour la compréhension et la production du langage. Cela s’appelle la dominance cérébrale.

Logique et raisonnement : L’hémisphère gauche est fortement impliqué dans la résolution de problèmes, la pensée analytique, le raisonnement mathématique et la planification.

Contrôle du côté droit du corps : L’hémisphère gauche contrôle principalement le côté droit du corps. Cela signifie que les mouvements et les actions de la main droite sont généralement coordonnés par l’hémisphère gauche.

Détails et séquentialité : Il a tendance à traiter l’information de manière séquentielle et à se concentrer sur les détails.

→ Hémisphère Droit : Le Siège de la Créativité et de l’Intuition. L’hémisphère droit du cerveau est généralement associé à des fonctions plus créatives et intuitives. Voici quelques-unes de ses caractéristiques et de ses rôles :

Créativité : L’hémisphère droit est impliqué dans la créativité artistique, la perception de l’art visuel et musical, ainsi que dans la pensée abstraite.

Intuition et émotion : Il est fortement lié à la perception des émotions, à l’intuition et à la conscience de soi.

Coordination du côté gauche du corps : L’hémisphère droit contrôle principalement le côté gauche du corps, ce qui signifie que les mouvements de la main gauche sont coordonnés par cet hémisphère.

Pensée holistique : Il a tendance à traiter l’information de manière globale, en se concentrant sur les schémas, les images et les associations.

Collaboration et Interaction

Il est important de noter que les hémisphères cérébraux ne fonctionnent pas de manière isolée. Ils sont constamment en communication et travaillent ensemble pour nous permettre de mener à bien nos activités quotidiennes. Par exemple, lorsque vous lisez un livre, l’hémisphère gauche traite les mots et la grammaire, tandis que l’hémisphère droit peut vous aider à visualiser les scènes et à ressentir les émotions des personnages.

Les hémisphères sont divisés en lobes :

Lobe frontal

→ Les lobes frontaux sont l’essence même du résultat de notre évolution. Situés dans la partie frontale de la tête, juste endessous des os frontaux du crâne et près du front, ils constituent la région la plus affinée de notre cerveau, celle qui a mis le plus de temps à apparaître et à évoluer. Ainsi, parmi les différentes tâches que ce lobe peut réaliser, nous retrouvons:

→ La production du langage grâce à l’aire de Broca, une région exceptionnelle qui nous permet de traduire nos pensées en mots.

 → Le lobe frontal se caractérise surtout par ses processus cognitifs, ces tâches exécutives sophistiquées qui nous permettent de planifier, de fixer notre attention, de mémoriser des données à long terme, de comprendre ce que nous voyons, de réguler nos émotions, etc.

→ Il nous permet aussi de comprendre les sentiments des autres et d’y réagir. Nous parlons bien sûr de l’empathie.

→ La régulation de la motivation et la recherche de récompenses: la majorité des neurones sensibles à la dopamine du cerveau se trouvent dans le lobe frontal.

 Lobe pariétal

→ Le lobe pariétal se trouve au-dessus du lobe occipital et derrière le lobe frontal. Il a de multiples fonctions mais s’il y a bien quelque chose qui définit cette aire cérébrale, c’est son rôle au niveau de la perception sensorielle, du raisonnement spatial, du mouvement du corps et de notre orientation.

→ C’est aussi dans cette aire qu’est captée l’information sensorielle relative à la majorité de nos organes sensoriels. C’est là que sont traitées et régulées la sensation de douleur, la pression physique, la température, etc.

→ Par ailleurs, grâce à l’aire pariétale, nous pouvons comprendre la nature des chiffres. Sa relation avec les compétences mathématiques est donc très grande.

 Lobe occipital

→ Parmi les quatre lobes cérébraux, le lobe occipital est le plus petit. Mais il n’en est pas moins intéressant! Il se situe près de la nuque et n’a pas de fonction concrète. Le lobe occipital est un peu comme une route de passage sur laquelle circulent, s’organisent et se connectent la majorité de nos processus mentaux.

→ Il participe aux processus de perception et de reconnaissance visuelle.

→ Le lobe occipital joue aussi un rôle clé dans tout ce qui est relatif à notre vision. Son cortex intègre différentes aires visuelles comme celle qui détecte les patrons, traite cette information et l’envoie à d’autres aires.

→ Il nous aide à différencier les couleurs.

→ Il participe aussi à l’élaboration des émotions et des pensées.

Lobes temporaux

→ Presque collés à la tempe et aux deux côtés de notre cerveau se trouvent ces lobes qui régulent une grande quantité de processus. Comme nous avons pu le voir jusque-là, il est très compliqué d’associer une fonction particulière à chacune de ces structures. Elles dépendent toutes les unes des autres, sont connectées entre elles et favorisent cette harmonie parfaite qui permet aux lobes temporaux de réaliser des tâches essentielles:

 → Ils nous aident à reconnaître des visages.

→ Les lobes sont liés à l’articulation du langage et à la compréhension des sons, des voix et de la musique.

→ Ils facilitent l’équilibre.

→ Notre mémoire et nos émotions sont gouvernées par 2 structures limbiques qui sont l’Hippocampe et l’Amygdale :

L’hippocampe enregistre les événements comme étant des faits alors que l’amygdale retient le côté émotionnel de ces faits.

L’amygdale responsable de nos émotions les plus profondes de peur, rage, douleur et plaisir, de nos réactions de punition ainsi que de nos comportements relatifs à la survie de l’espèce, le désir sexuel et l’envie de materner. Quand il y a une menace, il déclenche la réaction de lutte ou de fuite, c’est notre sentinelle. Il a un rôle important dans le stockage des souvenirs émotionnels, l’expression de peur ou crainte et la perception de l’expression émotionnelle chez les autres.

Et les neurosciences ?

Les neurosciences par leur éclairage sur les fonctionnements du cerveau permettent un changement plus efficace et moins douloureux.

Le fonctionnement du cerveau est très complexe et lorsque nous restons trop longtemps en situation de défense, les hémisphères ne communiquent plus entre eux, nous pouvons avoir des difficultés à utiliser d’autres parties du cerveau, pour l’apprentissage ou la création par exemple.

 Pour décoder ce que nous observons, notre cerveau utilise les informations qu’il a stockées. Cela veut dire que nous ne pouvons voir que ce que nous détendons en termes d’information. Autrement dit, notre présent est constitué de toutes nos informations du passé.

Alors au bout d’un moment, il peut être intéressant de recourir à des outils pour s’aider. Quelque soit l’outil que l’on retient, l’enjeu est de débloquer ce qui nous empêche de passer à l’action, d’être nous-même.

L’étude des neuroscience permet à la personne de trouver où, pourquoi et comment, elle est incapable de s’adapter à toute situation de sa vie en restant elle-même par choix.

Les neurosciences ont démontré que le changement est possible à tout âge

Par les récentes découvertes sur la plasticité neuronale, c’est-à-dire la capacité à créer de nouvelles cellules souches du cerveau et de nouvelles connexions tout au long de sa vie, les scientifiques ont ouvert la porte de l’espoir dans de nombreux domaines dont le changement personnel. Si une expérience passée a laissé une trace, créer une connexion dans notre cerveau il est donc possible de ne pas utiliser cette connexion mais d’en créer une nouvelle. Le changement devient donc possible.

Que se passe-t-il dans notre cerveau en cas de changement ?

Le changement a une influence directe sur une zone du cerveau, en particulier sur le cortex préfrontal, qui est assimilable au “processeur”. Comme sur un ordinateur, celui-ci a une capacité limitée et ne peut traiter que quelques pensées à la fois. Une fois la limite atteinte, nous ne sommes pas à l’aise, fatigués ou même parfois en colère.

En raison de cette capacité limitée et du niveau élevé de ressources nécessaires au fonctionnement du cortex préfrontal, d’autres zones du cerveau sont utilisées la plupart du temps (en fonctionnement “de croisière” qui correspond à notre zone de confort). Ces zones sont appelées les noyaux gris centraux et sont le centre des habitudes. Suivre une routine rend notre vie plus confortable.

Et si nous procrastinons ?

Des recherches ont mis en évidence que la procrastination provient d’un état d’opposition entre deux zones du cerveau :

le système limbique, qui intervient dans les comportements inconscients, les automatismes, contribue à la formation de la mémoire et impacte le comportement, particulièrement par les émotions comme l’agressivité, la peur ou le plaisir, et le cortex préfrontal qui, par opposition, ne fonctionne pas par automatisme mais permet, entre autre, de nombreux processus d’autorégulation, un comportement flexible et adapté au contexte comme : la  résolution de nouveaux problèmes, la modification du comportement en réponse à de nouvelles informations, l’anticipation, la planification, l’organisation, la résolution de problème, le raisonnement logique, la mémoire de travail, l’apprentissage de règles, l’attention, la motivation, l’initiative, la planification et la production de stratégies pour traiter des actions complexes…

Ainsi, pour que le cortex préfrontal entre en jeu beaucoup plus d’énergie est nécessaire. Si vous ne fournissez pas suffisamment d’énergie consciente à la résolution de la situation, le système limbique reprend le dessus…et vous remettez au lendemain en préférant réaliser des tâches déjà connues…

Les autres apports des neurosciences ?

Les neurosciences ont également permis de mettre en évidence un lien entre certaines ondes émises par notre cerveau (les ondes Alpha) et notre performance. Celles- ci auraient de nombreux effets sur notre santé. Parmi ces effets, on peut citer : le renforcement cérébral, une plus grande clarté d’esprit et de concentration, une facilité à s’endormir, le ralentissement du processus de vieillissement, l’amélioration des capacités du corps à se soigner seul, la créativité, la performance sportive, la performance professionnelle….

 Elles identifient également un lien étroit entre croyances personnelles et peur au travers de l’étude des réactions de l’Amygdale (zone cérébrale en charge du traitement des émotions) et donnent des informations sur les moyens de déjouer ces fonctionnements du cerveau pour programmer de nouvelles croyances.

 En conclusion !

Les neurosciences cognitives ont révolutionné le domaine de la thérapie en offrant des approches basées sur la science pour traiter une variété de troubles mentaux. En intégrant les découvertes des neurosciences dans la pratique thérapeutique, les professionnels de la santé mentale peuvent offrir des interventions plus efficaces et personnalisées à leurs patients. Que ce soit à travers la TCC, la thérapie de pleine conscience, la thérapie EMDR ou la SMT, les approches basées sur les neurosciences offrent de nouvelles perspectives pour améliorer la santé mentale et le bien-être des individus.

Ces approches se concentrent sur la compréhension du fonctionnement du cerveau et sur la manière dont les pensées, les émotions et les comportements sont interconnectés. Cette approche repose sur le principe que nos pensées influencent nos émotions et nos comportements, et vise à modifier les schémas de pensée négatifs qui contribuent aux troubles mentaux.

En s’appuyant sur les découvertes des neurosciences sur la plasticité cérébrale, la thérapie de pleine conscience vise à modifier les schémas de fonctionnement du cerveau associés à l’anxiété, la dépression et d’autres troubles mentaux. En enseignant aux patients à cultiver la pleine conscience, les thérapeutes peuvent les aider à réguler leurs émotions, à réduire leur stress et à améliorer leur bien-être général.

En utilisant des techniques basées sur les neurosciences, les thérapeutes peuvent aider les patients à identifier et à remettre en question leurs pensées automatiques, à développer des stratégies pour les remplacer par des pensées plus adaptatives, et à modifier leurs comportements en conséquence.

Une démarche de coaching s’appuyant sur des connaissances neuroscientifiques permet donc, entre autre :

De réduire la peur liée au changement venant du système limbique et particulièrement l’amygdale.

De se concentrer, en dégageant les pensées parasites qui viennent sur le chemin de notre productivité et ainsi d’être plus efficace.

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